CONSTRUIRE UNE MINI MACHINE D'ELECTRO-EROSION

(Le texte qui suit a été aimablement fourni par Jon Elson. Thank you Jon ! Le document original, en anglais, se trouve a l'adresse suivante : http://pico-systems.com/edm.html . J'ai du prendre quelques libertés dans la traduction et m'en excuse par avance auprès des puristes. Une autre page de wapics est en prévision pour compléter ces informations et peut-être améliorer un peu la machine de Jon)

Préambule

J'ai construit une petite machine d'électroérosion principalement pour dégager des tarauds cassés dans des pièces d'aluminium. Maintenant que j'ai pu voir la simplicité du fonctionnement ,je peux envisager un certain nombre d'autres applications. J'ai intégralement construit la machine pendant un week-end avec les éléments que je possédais en stock. (j'ai pas mal de pièces électroniques et mécaniques).

L'électrode

Pour fabriquer l'électrode j'ai utilisé un morceau de fil de soudure de 1,5 mm qui a été fixé dans une vis. J'ai vissé le tout dans une entretoise en nylon au bon filetage que j'avais la chance de posséder. J'ai ensuite placé l'entretoise dans le mandrin de ma fraiseuse. La pièce en nylon sert d'isolant aux éléments métalliques de la machine. J'ai ensuite relié l'électrode à l'alimentation par un fil souple. Le fil a été dénudé sur 2,5 cm et enroulé autour de l'électrode. Le contact électrique est excellent et l'enroulement suffisamment lâche pour que l'électrode puisse tourner librement sans entraîner le fil en rotation. En courbant l'électrode de quelques dixièmes de millimètres cela semble améliorer l'enlèvement de métal et la profondeur de passe avant de d'oter les particules de métal qui restent dans le trou.
Vue de l'électrode mise en place dans le mandrin de la perceuse.

L'alimentation

L'alimentation est simple. Un variac (transformateur variable) est employé pour ajuster la tension. J'ai utilisé un modèle de 200 Watt (1-2 Ampères à 110 V). Il est suivi par un transformateur, abaisseur de tension, qui fourni l'isolation. Le mien avait un point milieu permettant l'utilisation de deux redresseurs. Si votre transfo n'a pas de point milieu, ou si la tension de sortie est trop faible, vous pouvez utiliser un pont de diode sur les deux contacts extérieurs du secondaire pour obtenir une tension plus élevée. Un condensateur de filtrage lisse la tension continue produite et une résistance régule ensuite le courant. Choisissez une résistance qui causera un courant de court-circuit égal au moins à deux fois le courant désiré pour procéder à l'électroérosion selon la tension choisie. Avec une alimentation de 30 V, le courant de court circuit est d'environ 1 A, et comme P= I^^2 * R, soit environ 30 W, on prendra une résistance de 30 Ohm. L'ampèremètre permet de visualiser la charge dans le condensateur. Des décharges de très haute intensité apparaissent dès que l'épaisseur du film de liquide d'électroérosion devient très faible entre l'électrode et la pièce.

Le liquide d'électroérosion

N'ayant pas d'eau distillée à proximité, j'ai utilisé du liquide de coupe. Ce liquide s'est mis à bouillir au cours des essais et les résultats ont été très mauvais. J'ai alors essayé ce que j'avais de plus proche sous la main, qui était du "Alum-Taps", un liquide clair destiné au taraudage de l'aluminium. Les résultats ont été si bon que je suppose que la composition doit être assez proche d'un fluide spécial pour électroérosion ! Il s'est passé un certain temps avant que des éclaboussures ne se produisent suite au dégagement de gaz lors du processus. La plupart du temps je n'ai que quelques gouttes à rajouter avant que le trou ne se remplisse de particules de métal.

Mise en oeuvre

J'ai progressé en faisant des essais et aussi des erreurs. Voici mes réglages : 30 V pour l'alimentation, ce qui donne une très forte décharge du condensateur sans produire trop de gaz ni de chaleur. J'ai abaissé l'électrode en réglant la descente fine jusqu'à ce que j'obtienne un contact avec la pièce (ce qui se traduit par une apparition soudaine de 1 A sur l'ampèremètre). Je relève alors l'électrode lentement jusqu'à ce que l'ampèremètre retombe à 0. Je programme alors une descente de broche d'environ 0,25 mm/mn, et après quelques secondes l'ampèremètre indique une consommation de 0,25 à 0,5 A. J'essaie de moduler la descente de l'électrode pour rester à l'intérieur de ces valeurs. En courbant très légèrement l'électrode, et avec une vitesse de broche minimale de 80 trs/mn je peux obtenir un trou du diamètre voulu.

Je n'ai pas installé de système d'écoulement continu du liquide d'électroérosion pour une si petite électrode, je dois la relever à chaque progression de 0,6 mm environ, nettoyer le liquide souillé avec une serviette en papier et remettre quelques gouttes d'Alun-Tap dans le trou.

Jon ELSON