MINI FRAISEUSE DE PRECISION

 

Le WDS (Wapics Dovetail System, ça fait sérieux non ?) s'applique aux fraiseuses de toute taille et n'est limité que par la profondeur de la queue d'aronde en fonction de la hauteur de votre tiers point ! Un certain nombre d'entre vous ayant demandé des plans plus précis et cotés, on va s'ateler à une première réalisation concrète d'une petite table croisée qui sera parfaite pour s'adapter à une mini perceuse 220 V genre Minilor P4 (ma préférée), Proxxon, Dremel etc. Mais rien ne vous empêche de réaliser une fraiseuse plus importante. L'économie par rapport à une fraiseuse industrielle sera encore plus significative.

Acier ou alu ? Au choix ! L'alu se travaille plus rapidement et plus facilement mais est peut-être plus difficile à trouver que de l'acier l'étiré 1/2 dur de type A60. Pour une utilisation modéliste amateur, le Dural sera bien suffisant et la réalisation sera au-dessus des tables commerciales réalisées en aluminium extrudé ou moulé. Pour les artisans, perfectionnistes ou une utilisation intensive l'A60 sera un bon choix.

Epaisseur des glissières : comme dirait monsieur de la Palisse, plus elle sont épaisses et plus le travail de limage sera important ! mais meilleur sera le guidage et donc la précision. Pour nous faciliter la tâche on prendra des barres de 8 ou 10 mm x 16 mm

Pour ce projet de mini fraiseuse le cahier des charges retenu a été le suivant :

Dimensions de la table :     260 x 80 mm
Course :                            160 x 60 mm  

L'objectif étant la précision, la dimension de la table a été choisie pour être juste en dessous de la plus grande longueur d'une feuille de papier abrasif à l'eau qui servira au ponçage des pièces les plus longues. Si vous souhaitez la taille au dessus (voire plusieurs !), pas de problème mais il faudra prendre du papier abrasif en bande !

La course recherchée donnera la largeur du chariot : 260 -160= 100 mm. L'idéal serait d'avoir une largeur importante de chariot sur lequel coulisse la table afin d'assurer la meilleure rigidité. Sur les fraiseuses professionnelles ce rapport est de près de 50% (voire beaucoup plus pour les rectifieuses) ce qui impliquerait dans notre cas soit de diminuer la course à 130 mm (chariot de 130 mm) soit d'augmenter la taille de la table à 320 mm (chariot de 160 mm). Pour une petite table le rapport de plus d'1/3 sera amplement suffisante.

Tout le processus pour "usiner" les glissières est décrit sur la page réalisation d'une fraiseuse : principe.

Sur les dessins, l'ensemble est prévu démontable mais si vous voulez gagner un peu de temps et éviter des opérations de taraudage (indispensables tout de même pour les vis de réglage des lardons) il est tout a fait possible d'utiliser des goupilles (élastiques de préférence, fendues ou spiralées qui ne nécessitent pas un alésage aussi serré en tolérance que les goupilles pleines).

Durant toutes les opérations de montage, l'utilisation du pied à coulisse, micromètre et comparateur sera le garant de la précision. L'idéal serait de pouvoir vérifier toutes les cotes sur un mabre, mais à défaut on pourra utiliser un autre morceau du plan de travail ayant servi lors de la fabrication des glissières.

Le chariot

Pour faciliter la précision des assemblages, on commencera par monter le chariot.

Découpe des glissières (déjà repérées et percées). Elles sont normalement quasi-rectifiées, mais il n'en est peut-être pas de même pour la plaque intermédiaire de 80x100 qui sert de support. Si vous voulez faire simple, il suffit de placer une feuille de papier à l'eau sur le plan de tavail en MDF, de l'humidifier (sinon à quoi ça sert que le papier soit à l'eau ? ;-)) et de placer la plaque dessus en imprimant un mouvement rotatif régulier pour poncer. Avec trois grammages de papier, du plus gros au plus fin, le résultat devrait être excellent.

Maintenant si vous voulez obtenir un résultat encore meilleur il est temps de vous construire une table à vide de ponçage.

Il est temps de choisir entre la possibilité de démontage total (pratique en cas d'erreur) et la rapidité.

Version démontable : on positionne les glissières, par exemple celles venant contre la table, au bord de la plaque intermédiaire en les maintenant avec des presses en C (ne pas oublier les cales en bois pour éviter de marquer le métal). L'ajustage du parallélisme réalisé on passe à la perceuse à colonne et au taraudage (sans oublier le lamage des têtes de vis).

Version définitive : (en fait comme s'il ne s'agissait au final que d'un seul bloc. Les lardons ne sont-ils pas prévus pour corriger l'usure ?) Comme dans la version démontable sauf que l'on aura au préalable soigneusement dégraissé les pièces pour ... les coller ! a l'araldite lente standard (la bleue). La prise est suffisamment longue pour laisser le temps de faire tout les réglages de positionnement. Quelques précautions toutefois : ne pas tartiner de colle mais déposer un film mince et bien essuyer tout ce qui déborde surtout à l'intérieur des glissières. Une fois le tout en place vous pouvez attendre 24 heures en laissant la pièce au chaud. Pour améliorer le collage et sa rapidité, prétextez un dossier urgent à traiter tardivement et une fois madame couchée placer le tout au four ménager, sur la plus faible température (50°C), porte légèrement entrouverte. 30 mn plus tard et c'est pret ! Si vous avez fait les 4 trous par glissière, il est temps d'en profiter pour les continuer sous la perceuse à colonne et de goupiller tout ça (comme on a décider de ne plus démonter, autant enduire les goupilles d'époxy !)

Le demi chariot réalisé on vérifiera les cotes avant de passer au montage des deux glissières supérieures en suivant la même procédure.

La base

  Pour assurer une course de 60 mm, le chariot devra se déplacer sur des queues de 80 + 60 = 140 mm qui seront fixées sur une plaque de 100 x 200 mm pour assurer sur l'arrière la fixation de la colonne.

Bis repetita, c'est exactement la même chose que pour le chariot, sauf que maintenant c'est lui qui va nous servir de guide pour le montage.

Le chariot est temporairement fixé sur la plaque de base avec des presses en C (non représentées). On met en place "à blanc" les glissières bien en contact avec celles du chariot et on marque à la pointe sèche leur emplacement. La glissière de droite est mise en place avec le lardon. Le chariot enlevé on peut replacer les glissières sur leur base et les percer.

Pour un assemblage par collage, on enduit l'intérieur du chariot de démoulant et on colle directement les glissières en place avant perçage et goupillage.

Si vous essayer de jouer avec vos glissières mainetant vous risquez d'être un peu surpris par le manque de fluidité de l'ensemble. Pas de panique, il manque juste une opération. Il faut légèrement diminuer la hauteur des queues d'aronde de quelques dixièmes de mm pour qu'elles ne frottent pas sur le chariot. Donc une lime douce et deux cales ... mais vous avez déja pratiqué.

Pour faire fonctionner ce premier axe, il faut rajouter le système d'entrainement qui est constitué d'une tige fileté, de deux écrous et d'un ressort pour assurer un déplacement sans jeu.

La glissière de la base n'est pas représentée sur le schéma. Pour plus de détails sur le système anti jeu, voir :

Trucs et astuces ou le site d'Olivier Segouin

Attention, pour que le chariot s'éloigne de vous en tournant le volant dans le sens horaire il faut prendre une vis "pas à gauche".

Pour une fraiseuse de cette taille une vis M6 est idéale avec son pas de 1 mm par tour. Par contre les écrous font 10 mm sur les méplats et c'est juste la dimension dont on dispose. C'est en fait trop juste surtout si on place le système anti jeu complet dans un tube. Il faudra limer un peu le dessus de la base de la base pour libérer le passage.

La table

 

A suivre ...

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